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L’Isle-aux-Grues est gardienne de belles traditions. Elle est l’un des rares endroits au Québec et au Canada où est encore célébrée la Mi-Carême, une tradition française qui s’est perdue au milieu des années 20, au moment de l’industrialisation. Avant que le traversier de l’île s’immobilise pour l’hiver, les femmes de l’île vont acheter les tissus à la ville et pendant des semaines, elles confectionnent en cachette les magnifiques costumes qu’elles revêtiront à la mi-carême et que porteront leurs enfants et leurs maris.
Pendant toute une semaine, en mars, les joyeux mi-carêmes frappent aux portes des maisons, ils dansent, font des mimiques, changent leur voix en essayant de ne pas se faire reconnaître. Car réussir sa mi-carême, c’est réussir à ne pas se faire reconnaître. Un véritable tour de force dans cette île où tout le monde est tricoté serré! Et ce n’est qu’à la fin de la semaine, que paradent les nouveaux costumes sous les yeux émerveillés des petits et des grands. Pendant l’été, les touristes peuvent visiter un petit musée où sont conservés les costumes des mi-carêmes, dont le fameux galloné, qui est le costume traditionnel de l’île.
Mais la plus vieille tradition de l’île demeure sans contredit la criée des âmes (depuis 1836) qui a lieu en janvier et qui consiste à vendre des objets à la criée au profit de la fabrique. Autrefois, sur le perron de l’église, on y vendait du blé, des anguilles, de la morue salée et des moutons… Aujourd’hui, on vend des produits de la ferme et aussi des articles offerts par les marchands de la région. Les recettes permettent aux insulaires de garder leur église ouverte.
Outre ses beautés naturelles et ses traditions, l’île a une autre richesse : ses habitants qui vous accueillent avec chaleur et joie de vivre.